Depuis la première taxonomie scientifique (Andrea Cesalpino, 1583), la classification a constitué l'un des thèmes majeurs de l'histoire naturelle, puis de la biologie, donnant naissance aux méthodes, aux systèmes, au cladisme et, instanciant, via les arbres phylogénétiques (et quelques structures apparentées), les modernes théories de l'évolution. Dés la fin du XIXe siècle, des théories classificatoires se trouvaient également élaborées en statistique. Localement il s'agissait d'évaluer la vraisemblance d'affectation d'objets à des classes, alors que des approches globales portaient sur la pertinence d'une découpe en classes d'un domaine d'étude. L'essor des calculateurs électroniques, dans les années soixante, a fait basculer une grande partie des pratiques classificatoires du côté de l'analyse des données et a permis le développement de théories et d'outils fondés sur la géométrie et l'optimisation. La génétique et la biologie moléculaire bouleversaient, quant à elles, les sciences de la vie et renouvelaient nombre de pratiques classificatoires.. La classification devenait aussi un outil capital dans de nouveaux domaines comme la reconnaissance des formes, l'apprentissage et la recherche opérationnelle. Enfin, plus récemment, des méthodes algébrico-logiques ont donné, pour des besoins manifestés en Intelligence Artificielle, puis en « fouille de données », naissance à la notion de « classification conceptuelle ».
Dans ce contexte aux applications hautement diversifiées, le but de ce module est de présenter aux étudiants une « science et technique des classifications » où l'algorithmique jouera un rôle prépondérant.